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ACTIVITES DE RECHERCHE ET DE CONSEIL

Activités de recherche
Mouvement critique du Droit.

Auteur d’une thèse d’histoire et de théorie constitutionnelles, Philippe Dujardin est l’un des fondateurs, en 1974, du Mouvement Critique du droit. À ce titre il devient, en 1978, secrétaire de la revue Procès, Cahiers d’analyse politique et juridique, dont 19 numéros paraissent entre 1978 et 1990. Dans le même temps, treize ouvrages paraissent dans la Collection Critique du droit.
Les archives de l’Association et du Mouvement Critique du droit sont déposées dans le Fonds Philippe Dujardin, Politologue, aux Archives municipales de Lyon, sous la côte 247 II, 1-14.


Équipe de Politologie Historique.


 Mis à disposition de l’Institut d’Études Politiques de Lyon (Université Lumière Lyon2), en 1983, en qualité de chargé de recherche, Philippe Dujardin y anime des séminaires de 2e et 3e cycles consacrés à la relation entre espace civique et espace symbolique. Il crée une équipe de recherche sous la dénomination Équipe de Politologie Historique. La dénomination choisie est un hommage explicite aux travaux pionniers de Maurice Agulhon consacrés aux formes pré-partisanes de sociabilité dans la France du XIXe siècle. Elle atteste la volonté de marier les protocoles d’investigation de la « chose publique » sous des échelles de temporalité contrastées et combinées, celle du temps dit présent et celle du temps long dit historique. Mais, très rapidement, une autre échelle de temporalité est venue s’ajouter à celle du temps présent et à celle du temps long de l’histoire. Cette échelle est celle qu’ouvre l’anthropologie.

Ainsi comprise, la recherche a répondu à une double visée. En premier lieu, dégager les traits de la Modernité politique européenne et de la configuration qu’elle induit : c’est sous cet angle que, sur un mode pluridisciplinaire et comparatif, sont abordées les thématiques du secret, des réseaux, de l’image, de la commémoration, du découpage. En second lieu, mettre en exergue les propriétés de l’histoire de la ville de Lyon et de son agglomération. Cette histoire est alors saisie sous l’angle des conditions de construction de l’espace public que sont les mises en récit, les rituels festifs et commémoratifs, les pratiques de patrimonialisation.

La Maison du Fleuve Rhône

 

La création de cette institution, dans les années 90, à Givors, à la confluence du Rhône et du Gier, a tenu à une série de conditions favorables : la volonté d’un maire communiste, Camille Vallin, d’actualiser les attendus du comité central d’Argenteuil (1967), puis du manifeste de Champigny (1968), qui garantissaient le principe de la libre création intellectuelle et artistique des tenants d’une voie française au socialisme ; la fondation par ce même maire, en 1981, du MNLE, (Mouvement National de Lutte pour l’Environnement) ; la création d’une Direction du patrimoine au sein du Ministère de la culture en 1978 ; l’intérêt du CNRS et d’acteurs lyonnais des sciences sociales pour le phénomène de la désindustrialisation ; l’institution, en 1984, des Journées portes ouvertes des monuments historiques par le Ministère de la culture ; la disponibilité d’une emprise immobilière -parc et maison bourgeoise de centre-ville, acquise par la mairie de Givors. C’est ainsi que put être créée et installée, en 1988, une association para-municipale le Centre Pour une Anthropologie du Fleuve (CPAF) auquel le Ministère de la Culture accordera le statut d’ethnopôle en 1999.

 

Membre du conseil scientifique de l’institution à dater de 1991 et jusqu’en 2014, date de l’arrêt d’activité de la MDFR, Philippe Dujardin contribue à l’animation des séminaires de recherche, à la réflexion sur les outils de restitution des savoirs rapportés à la « culture de fleuve » : expositions, études commanditées par les collectivités publiques et institutions partenaires, appareillage pédagogique à destination des scolaires. Les savoirs et savoir-faire du chercheur politologue se nourrissent de l’exceptionnalité de l’institution, vecteur éminent de la recherche-action, autant que de la nature de l’objet de recherche puisqu’y confluent trois dimensions du patrimoine : patrimoine naturel, patrimoine industriel, patrimoine immatériel. L’intégration au conseil scientifique d’un sociologue spécialiste du mouvement écologiste, André Micoud, permet l’enrichissement de la démarche par le croisement d’interrogations sur les politiques publiques patrimoniales, le rapport au temps et aux processus de valorisation induits par la diversité et l’ampleur des pratiques de patrimonialisation. Ces processus, synchrones de l’engouement commémoratif et muséal, sont constitués en marqueurs de transformations significatives desdites sociétés modernes. Témoignent, notamment, de ce mode de faire et de ce mode de penser, les ouvrages Quels temps faisons-nous ? (2013) et Du passé comment faisons-nous table mise ? (2015).

Conseiller scientifique de la Direction Prospective et Stratégie d’Agglomération de la Communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon).


En 2004, une mise à disposition au profit de la Direction Prospective et Stratégie d’Agglomération de la communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon) permet à Philippe Dujardin, en qualité de conseiller scientifique, de mettre à l’épreuve, in situ, le protocole de recherche établi. Le programme Lyon 2020 qui relaie, à partir de 2004, la démarche Millénaire 3, conduite dans un précédent mandat, permet la mise en œuvre et la déclinaison, sur différentes thématiques, de la notion « d’emblème métropolitain ».
La « mise en représentation » d’une entité territoriale sur le mode de l’emblème constitue le moment liminaire d’un chantier de longue haleine : soit la constitution d’un « récit d’agglomération », tirant parti des archives écrites, des archives visuelles et audio-visuelles, aussi bien que de la mémoire orale. Les matériaux ainsi collectés sont mis à la disposition du public tout au long de l’année 2009, année du quarantième anniversaire de la création de la communauté urbaine de Lyon. Complétés et ordonnés, ces matériaux ont eu vocation à alimenter, sous différents formats, le « récit d’agglomération » de 2005 à 2010.

TRAVAIL DE SYNTHESE

L’essai paru en 2009, dans la revue Sens Public, sous le titre « De quoi sommes-nous contemporains ? », permet à Philippe Dujardin de tirer les leçons de la recherche qu’il a conduite sur un mode académique puis sur un mode « impliqué ». En questionnant la notion de contemporanéité sous l’angle du « quoi » plutôt que du « qui », il s’efforce de rendre pensable le temps, singulier et paradoxal, de l’advenue de la chose publique. Advenue où se trouvent engagés le temps de la visée des acteurs, le temps de la résonance des lignages où ils s’inscrivent, le temps des procédures d’assemblage, quasi-invariantes, que leur condition d’humains leur fixe. Ce n’est plus tant « l’actualité », que « l’actualisation » de ce qui s’y trame, que le politologue est invité à réfléchir. Et c’est bien dans ce passage de « l’actualité » à « l’actualisation » que Philippe Dujardin entend nouer la relation de la politologie historique et de l’anthropologie politique.

APPROCHE PLURIELLE DE L'EPISTEMOLOGIE


Les Ateliers Sur La Contradiction (ASLC)


Philippe Dujardin participe, depuis 2007, aux séminaires trimestriels de ce collectif créé dans l’orbite de l’École des Mines de Saint-Etienne. Les thématiques abordées ont trait à l’épistémologie des sciences, ouvrent à la philosophie de la connaissance. Les sujets traités le sont à partir de disciplines variées : mathématique, physique, biologie, esthétique, sciences humaines et sociales… Les notions d’incomplétude, d’indétermination, de pluralisme, de paradoxe, de fiction, y sont travaillées, débattues, pour autant qu’elles apparaissent liées à tout procès de connaissance. Ces réflexions alimentent une démarche qui a pour horizon une pensée de la complexité, un pensée « relationnelle » de la rationalité.
Les rencontres publiques des Ateliers ont donné lieu à la publication d’actes aux Presses des Mines de Paris, en 2009, 2011, 2013, 2016.

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